73rd between Park & Madison

Il y a ce garçon (évidemment, il est toujours question d'un garçon) qui est dans mon école. Je n'avais pas remarqué qu'il me plaisait avant qu'il me demande une feuille un jour en amphi.

Il faut savoir que peu de personnes me plaisent, genre vraiment. En moyenne 0,75 ("Certaines femmes ont besoin d'avoir une moitié" Carrie Bradshaw, S03E01) personnes par an depuis que je suis au lycée. Depuis 8 ans, j'ai donc été attirée physiquement et/ou intellectuellement par 6 garçons. Ces 6 attachements émotionnels provoqués par un surplus d'hormones ont abouti à (non chronologiquement) : 
- une relation sérieuse
- une relation éclair
- un coup d'un soir
- un plan cul régulier
- une relation virtuelle et
- deux fausses joies suivies d'un désarroi intense autrement dit 2 beaux gros râteaux
(Si vous avez remarqué que ça fait sept, félicitations, vous suivez bien). Donc au final j'ai pu obtenir ce que je voulais seulement deux fois sur 6 ou 16 mois et demi de relation quelle qu'elle soit étalés dans une période de 8 ans. Ce qui nous amène a un rendement d'à peu près 20%. 20% de chance que le garçon qui me plait donne suite à mes attentes, c'est peu et surtout quand il n'y en a qu'un seul par an.


Donc j'en reviens à l'histoire précédemment entamée : il me sourit en me demandant une feuille, je la lui donne et lui retourne son sourire. A partir de ce moment là, mon coeur bat de façon anormal en sa présence, je commence à devenir méfiante de chaque fille qui l'entoure et je devient bête, muette et bizarre. On a toutes connu ça c'est terrible. Bref, je me dis que j'en ai marre et je vais enfin lui parler une fois, puis je le croise en allant en cours (ça fait deux) et le re-croise quelques jours plus tard à une terrasse le midi (trois fois). Entre-temps, un jour ou j'attendais mon RDV au Genius Bar je décide de lui envoyer un message Facebook, ce qui donne suite à une conversation aussi longue que l'éjaculation d'un homme qui n'aurait pas fais l'amour depuis 96. Je me dis qu'il faudrait peut être sembler plus claire en ce qui concerne mes intentions vis-à-vis de lui mais cela ne donne aucun résultat. Je me dis que c'est définitivement mort donc je prends les devants et fais quelque chose d'inattendu, provoqué par l'impatience/la tristesse/le courage : je vais le voir et lui demande tout simplement de me dire en face qu'il n'est pas intéressé. Une part de moi priait en silence pour qu'il me dise qu'au contraire je lui plaisait mais comme chacun le sait, ça ne peut pas être si facile. Evidement, il m'a dit exactement ce que je lui ai demandé. J'ai été prise d'une euphorie improbable et indescriptible. Je ne sais pas à qui m'en prendre si ce n'est à moi-même. Je suis soulagée d'avoir accompli quelque chose de si courageux et je voulait réellement que quelqu'un me fasse remarquer à quel point j'étais courageuse, c'est ce que je cherchais je pense. Faire quelque chose pour me dépasser. C'est un choix parfaitement rationnel si on y pense et c'est ce que j'aime. La minute d'avant vous vous demander ce que vous êtes sur le point de foutre, la minute d'après c'est fait et vous comprenez pourquoi. C'est comme un épisode de série : vous savez pertinemment que tout est écrit à l'avance et vous savez que ce sera pour le mieux ensuite.

Je ne suis pas à priori une fille audacieuse ou qui prends souvent des risques parce que je n'en ressens pas vraiment le besoin et surtout, pendant des années je me suis empêchée de faire quoi que ce soit d'un tant soit peu subversif. Oui, je suis une fille unique qui a obtenu, étant petite, tout ce dont un enfant a besoin et j'ai longtemps été réservée voire timide. C'est encore le cas aujourd'hui. Mais j'ai vraiment envie de sortir de ce schéma et il m'arrive d'avoir des poussées improbables de courage dont je ne suis pas peu fière.
Une fois encore, c'est assez étonnant pour les personnes qui me connaissent bien mais j'aime surprendre. J'attends avec impatience le jour où quelqu'un se tournera vers moi en disant "Tu es sacrément imprévisible, toi". A la minute où ces mots seront sortis de sa bouche, je crois que je pourrais épouser cette personne. Tout en sachant que je suis contre le mariage.

J'aime à penser que rien n'arrive par hasard car je suis partisan du moindre effort dans la vie de tous les jours. Pourquoi se compliquer la vie ? Pourquoi imaginer des stratagèmes quand on vous répète que 'ce qui doit arriver arrivera' ? Alors on attends, on tente des petites choses, on y pense beaucoup, on idéalise et puis on se fourvoie.

Evidemment, je ne suis pas en train de déblatérer des banalités, je pense à une situation en particulier que je suis en train de vivre. Vous l'avez certainement compris, il y a quelqu'un. Ce quelqu'un si spécial à vos yeux et dont vous n'attendez qu'un signe pour plonger dans ses bras : ce quelqu'un si. (Ou quelqu'une, comme ça vous chante)

Disons qu'il ou elle s'appelle Charlie (c'est malin, ça marche pour les deux). Charlie est agréable à regarder, drôle, sexy, sincère, gai, mature et j'en passe. - Sais-tu à quel point c'est difficile de trouves des adjectifs mélioratifs qui ne s'accordent pas en genre ?? - Tu aimes regarder cette personne et elle hante tes pensées de jour comme de nuit, tu rêves de t'en approcher, de lui parler et qu'elle se rende compte à quel point vous êtes une personne formidable et que vous êtes totalement faits l'un pour l'autre. Et puis le temps passe... Et vous avez laissé passer le moment (si il y en a eu un par peur de tout gâcher).

J'ai essayer de rattraper ce moment en envoyant un message tout ce qu'il y a de plus banal (avec une simple question) qui appelle à une simple réponse. Cela fait bientôt cinq jours que je suis sans réponse. Et comme dirait ce cher Marc Marronier " Un jour sans réponse, on croit à une stratégie. Deux jours sans réponse, on se vexe. Trois jours sans réponse, on tombe amoureux"

Alors, on se met à regarder pour la millième fois L'amour dure trois ans ou Les amours imaginaires afin de se persuader que l'on n'est pas seuls, que le monde à déjà souffert et souffrira encore après nous. Et on attends.

Sarah▽